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16 05, 2011

Ovirmania

Cette fois le visa ouzbek est plus généreux et nous pédalons peinards dans un tout autre état d’esprit. La difficulté est plutôt d’ordre administratif : le système de l’OVIR oblige les étrangers à s’enregistrer pour chacune de leurs nuits sur le territoire. Or seuls les établissements officiels de logement sont aptes à faire ces enregistrements. En gros il faut lire : l’hôtel est obligatoire chaque nuit. Plutôt difficile pour les cyclistes qui traversent les campagnes…

Tant pis, entre les villes les ouzbeks nous accueillent, sans nous fournir ces fameux petits papiers officiels. La premiere ville est en pleine effervescence lorsqu’on y arrive : le festival de musique et de danse traditionnelle de Bukhara vient de donner son coup d’envoi pour 3 jours. Une belle surprise et de quoi se rassasier culturellement dans ce site historique. Ravis d’être « quelque part » après la dernière semaine dans le désert. Moins bonne nouvelle lors de notre arrivée dans la légendaire Samarcande : la frontière proche avec le Tadjikistan est fermée. Nous payons notre défaut d’information par un détour. Les grosses siestes digestives à l’ombre après les chachliks (barbecue) ou les plovs (riz-carottes bien stoemp) facilitent le retour en selle. Le soir, assommés par le soleil, il nous arrive même de refuser des shots de vodka et les tournées de bières. Impensable lorsqu’on était en Iran, où l’on ne pouvait que rêver d’une bière fraîche !

Une fois à Tachkent, nous faisons preuve de bonne foi en faisant le tour des hôtels mais plus aucun ne nous accepte, faute d’enregistrement précédent. L’amende de 500 dollars et/ou l’expulsion du pays en cas de contrôle nous stresse. Les jours illégaux s’accumulent bêtement et l’ambassade chinois qui a gardé nos passeports originaux pour 5 jours n’arrangent décidément pas les affaires. Nous passons les premières nuits sous tente dans les jardins de la capitale, avec un sentiment de persécution (de peur que les habitants font appels aux flics très présents). Au final, on rectifie le tir en falsifiant les papiers (merci Photoshop) avec l’aide d’un coachsurfer français et de son pote. Nous trinquons allègrement à notre retour à la légalité, dans les bars peuplés de russes ! De retour dans les auberges on se régale de simples bavardages avec des occidentaux, dont trois compatriotes bien sympathiques! Quelle différence au niveau de la profondeur des discussions qu’ont peut avoir quand on est bercés dans la même culture et qu’il n’y a pas la barrière de la langue ! (hum…même si Maki doit communiquer en anglais avec un flamand…). Le comble de l’épopée administrative : au passage de la frontière tadjik les douaniers n’ont pas prononcer une seule fois le mot « OVIR ».