01 03, 2011
Back to the West
C’est à la tombée de la nuit et trempés qu’on obtient gratuitement le visa libanais. Avec ses multiples communautés ethniques et religieuses, le Liban est un pays très différent que nous traverserons durant 5 jours… D’ailleurs, on passe la première nuit pluvieuse dans une grosse villa en construction…à l’image du pays.
Le lendemain, c’est dans un décor Toscan que nous plongeons vers la Méditerranée. Beyrouth, surnommée le « Paris du Moyen-Orient », est intrigante et nous frappe par ses contrastes. Dégoutés d’avoir perdu l’adresse des Belgo-Libanais (de Schaerbeek !) croisés la veille, des ouvriers kurdes la main sur le coeur nous proposent de partager leur modeste chambre, dans l’immeuble qu’ils sont en train d’édifier. Au Liban, le boom immobilier d’après-guerre (guerre civile en 1975-1990 entre chrétiens et musulmans, puis Israel-Hezzbollah en 2006) fait pousser des buildings ignobles comme des champignons. Les foreuses et autres machines se chargent donc de nous secouer hors des duvets.
Beyrouth n’a visiblement pas volé son titre de centre commercial et financier du Moyen-Orient : que de luxueuses banques et de shoppings centers tout de marbre à côté desquels notre City2 bruxellois fait pâle figure. La ville glamour semble victime d’un développement capitaliste acharné. On y trouve, par exemple, une plus importante concentration de restos ultrachics et de monstrueuses 4X4 qu’à Knokke-le-Zoute. Comme si les libanais avaient quelque chose à compenser … En plus d’être encerclé de checks points (à cause de la crainte de nouveaux attentats), nous avons trouvé le centre-ville trop clean est manquant d’âme. Le long des larges routes parfaitement asphaltées, les énormes panneaux publicitaires (Prada, H&M, Rolex, Cognac,..) plus provoquant les uns que les autres nous rappellent que ce n’est plus la morale musulmane qui régit ce qui est acceptable. Dans ce pays qui compte presque la moitié de chrétiens, l’important semble plutôt de combler les besoins des consommateurs de la société d’apparence… »Au Liban, tout est dans le paraitre », renchérit Michel, notre sympathique hôte belge qui y dirige une cimenterie depuis 16 ans. (cf. Ca fait plaiz’)
Le côté chaotique et turbulent (mais finalement bien sympa) des pays arabes voisins paraissent à mille lieues d’ici. Heureusement la spontanéité de l’accueil y est toujours bien vivante. De même, quand on croit le charme méditerranéen perdu, on le retrouve dans des havres de paix, comme l’antique village portuaire de Byblos.
Le paysage côtier devient plus bucolique et fleuri au fur et à mesure qu’on s’approche de la Syrie. Toutefois, le contraste social avec la capitale luxuriante est frappante quand on remarque des dizaines de campements de réfugiés palestiniens. En même temps que les habitants semblent vivre plus modestement, les cris de salutations au loin deviennent plus fréquents: « Ahlan wa sahlan! Welcome (back) to Syria! »