04 12, 2010
Libye en un clin d’oeil
L'(ex-) renégat du Maghreb est souvent méconnu par les étrangers pour la simple et bonne raison que le régime autocrate de Khadafi (41 ans au pouvoir) oblige l’accompagnement d’un guide officiel pour les touristes. Les innombrables checkpoints militaires nous ont bien confirmé qu’il est impossible de détourner ces règles. A contrecoeur on traverse la Libye en 4 jours, vélos dans la voiture. Malgré tout la vue de la route côtière hyper-monotone nous réconforte (même si on sait que l’attrait touristique se trouve plutôt au Sud dans le désert). Nos brèves impressions sur la Libye : un pays pétrolier qui d’après notre guide Abu Bakr aurait pu ressembler à Dubai (toutefois le pays est doté d’infrastructures, y compris sportives, plus qu’ailleurs en Afrique), un monde de ségrégation des sexes (hommes et femmes ne mangent pas ensemble dans les restaurants), une omniprésence du colonel Khadafi, des militaires qui ne semblent pas avoir quitté les lieux publiques depuis le coup d’état, mais aussi un pays témoin des civilisations grecques et romaines (visite de Cyrène), des pâtisseries friandes…et des moustiques qui nous maintiennent éveillés les nuits et nous transforment en chasseurs sanguinaires…
La sortie du pays et l’entrée en Egypte fut longue. Le premier niveau commence avec 3 checkpoints militaires successifs que nous franchissons à l’aide d’une poignée de laisser-passer. Le second niveau est représenté par un sous-chef qui nous trimballe dans les bas-fonds obscurs du poste frontière où les chats côtoient les militaires poisseux et les bureaux poussiéreux à la recherche d’une hypothétique banque pour nous soutirer du « flouz » pour les visas. Pour passer à l’étape suivante et recevoir le tampon, l’épreuve consiste à faire rire et adoucir un rustre ignoble fier d’arborer 3 étoiles sur son uniforme. Là un bonus est possible moyennant un bakshish, mais on refuse et prenons notre mal en patience pour passer quelques niveaux intermédiaires, avant d’atteindre l’épreuve finale qui est le contrôle technique de la voiture. Un garde « technicien », la clope au bec penché au dessus du moteur, nous signale qu’il est impératif d’être équipé d’un extincteur…Une paire d’heures plus tard, nous rentrons enfin en Egypte.